Les choses humaines, Karine Tuil

Titre : Les choses humaines Les choses humaines
Auteur : Karine Tuil
Editeur : Gallimard
Date de parution : juin 2019
Nombre de pages : 342 p.

Prix Interallié 2019
Prix Goncourt des lycéens 2019

Résumé : Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.
Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage sont au cœur de ce roman puissant dans lequel Karine Tuil interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs. Car qui est à l’abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage ?

Mon avis : Quel roman ! Un roman très fort sur une affaire de viol. Comment une même scène peut être perçue de deux manières différentes ? D’un côté, Alexandre Farel, très à l’aise avec les femmes de son âge et qui couche facilement pour une nuit, pense justement avoir fait l’amour avec une femme, et de l’autre côté, Mila, jeune femme timide, qui dans un état de sidération totale se laisse faire et obéit même aux demandes d’Alexandre. Elle ira ensuite porter plainte pour « viol ». Les deux plaidoiries (celle de la partie civile et celle de la défense) sont incroyablement bien écrites, huit pages pour l’une, neuf pages pour l’autre. En les lisant, et notamment la plaidoirie de l’avocat de la défense (celui qui défend Alexandre Farel), le doute s’insinue, s’installe. On passe d’une pensée de « Mila a été violée donc quoi qu’il advienne Alexandre doit être reconnu coupable et doit croupir en prison » (début du roman) à « Mila a été violée mais en fait Alexandre n’est pas si coupable parce qu’il pensait sincèrement que Mila était consentante » (fin du roman). Ainsi, doit-il passer le reste de sa vie en prison ? Vraiment, c’est un roman fort !

Ici, il n’y a pas une mais deux vérités, deux façons différentes de voir les choses. (page 317).

Petit point négatif, j’ai trouvé le début du roman assez long. C’est vraiment à partir de l’arrestation d’Alexandre, sa garde à vue et son jugement au tribunal (pages 153 et suivantes) que j’ai lu le roman d’une traite.

Ma note : ★★★★★

 

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