La cage, Emma Seguès

Titre : La cage
Auteur : Emma Seguès
Editeur : Auzou
Date de parution : septembre 2022
Nombre de pages : 434 p.
Niveau : dès la 5e

Résumé : Eléa ouvre les yeux : ce lit n’est pas le sien. Autour d’elle, cinq autres femmes se réveillent. Une sixième ne se relèvera jamais. Avec horreur, elles réalisent qu’on les retient prisonnières dans cet appartement sans fenêtres. Les armoires sont pleines d’affaires qui viennent de chez elles. Deux trappes leur délivrent nourriture et boissons, ainsi que d’étranges cadeaux… À qui peuvent-elles se fier ? 

Mon avis : Gros coup de cœur pour ce roman ! 

Ce roman est un page-turner : du suspense +++, des personnages attachants et très réels (j’use exprès de cet adjectif :-)) et une écriture à la fois mordante et poétique. La partie I est un chemin vers l’incompréhension : pourquoi ces filles sont-elles séquestrées ? Quelle est l’idée de l’auteur ? Et puis la partie II répond à ces questions (et même à celle non formulée dans l’intrigue mais que tout lecteur s’est posé : « pourquoi cette première de couverture avec ce bandeau sur les yeux ?) et rassemble les pièces du puzzle abordées dans la I.

Lorsque j’ai découvert la raison de cette emprisonnement, j’avoue avoir préférée la théorie d’Alice  Et puis, j’ai complètement changé d’avis en adhérant carrément à ce « truc » de dingue !
Au retour des vacances de Noël, j’achèterai ce roman pour le CDI du collège dans lequel je travaille : ils vont l’adorer, j’en suis certaine !


Ma note :

Huit battements d’ailes, Laura Trompette

Titre : Huit battements d’ailes
Auteur : Laura Trompette
Editeur : Charleston
Date de parution : février 2022
Nombre de pages : 316 p.

Résumé : Huit femmes. Huit destins. Une journée.

Elles sont huit Parmi elles, une conductrice de poids lourd sur les routes de France, la porte parole de la Maison Blanche, une prisonnière en Chine ou encore une orpheline en Inde. À priori, tout les sépare Et pourtant, en l’espace de 24 heures, ce 24 avril 2020 où le monde semble s’être mis à l’arrêt, leurs destins vont se rejoindre et leurs vies irrémédiablement se lier.

Mon avis : Dans un monde arrêté de plein fouet (cause Covid), nous découvrons la vie de huit êtres (sept filles ou femmes et une femelle ours). Malgré ce contexte sombre, certains utilisent ce temps pour se recentrer sur l’essentiel ; les autres n’ont pas d’autre choix que de le subir en se retrouvant parfois en danger.
J’ai beaucoup aimé suivre le « destin » de certains êtres tels que Xi Wang, Sahana Kumar, Hayley Davis et Kristen Keller. Dans ces chapitres, l’émotion et les sentiments tels que la joie, la peur ou l’impatience étaient forts. De ce fait, comme les chapitres sont alternés, l’attente pour les retrouver m’a paru longue (même si dans certains interchapitres, on pouvait les retrouver).
Vingt-quatre chapitres en tout, soit trois chapitres centrés par personnage. Je me suis donc demandée durant ma lecture par quel tour de force l’autrice allait réunir ces huit vies (comme indiqué sur le résumé). J’avoue avoir été un peu déçue. De plus, je ne suis pas certaine que Judy Reynolds, porte-parole à la Maison-Blanche méritait une mise en avant. Hormis le fait qu’on rappelle les préconisations bancales de « 45 », l’intrigue autour de la jeune femme – un événement passé – n’a aucun lien avec la crise sanitaire (contrairement aux autres femmes et à l’ourse qui vivent cette répercussion et dont les chapitres en sont les témoins).
Malgré tout, ce fut une très belle lecture. L’écriture de Laura Trompette est sublime et certains personnages vont me manquer (un coup de cœur aussi pour Ilango, l’ami de Sahana).

« Lorsqu’elle arrive à son niveau, numéro 9072, d’un mouvement franc, sort une patte à travers les barreaux de la cage et parvient à atteindre son bras. Surprise, la femme se tend un instant, comme pour évaluer l’intention derrière cet élan surprenant. Puis, les yeux plantés dans les siens, elle attrape sa patte et l’ourse presse ses coussinets contre sa paume. » (page 254)

Ma note : ★★★★

Mamma Maria, Serena Giuliano

Titre : Mamma Maria
Auteure : Serena Giuliano
Editeur : Pocket
Date de parution : août 2021
Nombre de pages : 229 p.

Résumé : Sous le coup d’une déception amoureuse, Sofia a quitté Paris pour son petit village natal de la côte amalfitaine. Là, la jeune traductrice respire enfin. Attablée à sa place habituelle, sur la terrasse du Mamma Maria, le bonheur est simple comme un espresso au soleil ou une chanson d’Adriano Celentano… Ce caffè, c’est le cœur du village, le rendez-vous des jeunes, des vieux, dans le généreux giron de la patronne, Maria, leur mère à tous. Or ce matin-là, pour la première fois depuis des lustres, il s’est glissé comme une fausse note dans la partition. Le vieux Franco ne s’est pas présenté pour son éternelle partie de scopa… La fin de la dolce vita ?

Mon avis : 7h30, c’est le temps qu’il m’a fallu pour lire ce très beau roman. C’est simple, un Brest-Paris dans un sens, et un Paris-Brest dans l’autre (à dix minutes de Landerneau, le roman était fini).
Je n’ai pas autant voyagé que Sarà perché ti amo (dont l’intrigue se passait sur la ville de Prociba), certes, mais j’ai trouvé l’histoire, avec Mamma Maria, bien meilleure. Les premières pages sont douces, avec cette Dolce Vita des habitués du bar de Maria – dont le titre du roman est le nom du bar – , et puis à un moment donné, sans qu’on y attend, on bascule dans un sujet sensible. Certains habitués sont « pro », d’autres « anti » (comme la politique actuelle du pays), et dans tout ça, on découvre deux personnages : Sofia et Maria. La première est une habituée du bar qui revient dans sa région natale après quelques années en France ; la seconde en est la patronne avec son caractère bien trempée. Deux personnes, deux personnalités bien différentes dont j’ai aimé découvrir leur fragilité et leur force. On découvre d’autres personnages, tout aussi attachants : Franco, Lella, Pino, Antonio, Souma, Mustafa, Ugo, Giogio. J’aurais bien aimé être un personnage et boire de l’Amalfitano chez Mamma Maria 

Joli clin d’œil de l’auteure à elle même quand un personnage évoque qu’une écrivaine italienne vient de sortir son premier roman, Ciao Bella 🙂

Une seule chose m’a déplu, c’est les dix cartes postales de Sofia, pure guide de voyages. Par ces cartes, Sofia devait montrer son amour pour l’Italie, or c’était des descriptions brutes, sans émotion (dès la huitième, je les lisais en diagonale).

Par contre, j’ai adoré ce dialogue :
« – Et alors, comment s’appelle cette petite fille ?
– Loren. Elle s’appelle Loren. Pour que ta sœur [Sofia] et elle soient à jamais liées. » (p. 226)


Ma note : ★★★★★